Suite à un arrêté municipal du vendredi 22 juillet, les commerces qui laissent la porte ouverte alors que leur climatisation est en marche seront passibles d’une amende de 150€. Une mesure écologique contre une pratique jugée « aberrante ».
À partir du lundi 25 juillet, les commerces parisiens ont interdiction de laisser les portes de leur magasin ouvertes quand ils en climatisent l’intérieur. En cas de non-conformité à cet arrêté, ils encourent une amende de classe 2, pouvant aller jusqu’à 150€. Cette mesure ne s’applique toutefois pas aux établissements « disposant d’une terrasse extérieure régulièrement autorisée », en raison des très fréquents allers-retours des serveurs qui rendraient la mesure logistiquement intenable. La mairie a mobilisé de nombreux agents municipaux pour faire respecter l’interdictionen distribuant des PV, mais laisse au tribunal de police le soin de fixer le montant de l’amende. Pour l’instant, la ville assure vouloir faire preuve de pédagogie en se montrant clémente au début.
Un accueil mitigé
De nombreux commerçants laissent les portes ouvertes de leur magasin climatisé afin d’attirer les clients en cas de forte chaleur : en passant devant, l’air frais convainc de nombreux passants de s’arrêter pour se rafraîchir dans leur établissement, et multiplie leurs probabilités d’achat. Certains commerçants, notamment de petites boutiques, déplorent cette décision, assurant qu’il est plus rentable pour eux de climatiser l’air extérieur que de perdre ces précieux clients. D’autres au contraire appliquaient déjà la mesure et trouvent qu’elle relève du bon sens. Des associations de commerçants ont également appelé leurs adhérant à respecter activement l’arrêté municipal.
Un enjeu essentiel pour la mairie
Pour la ville, cette mesure est absolument nécessaire, à la fois d’un point de vue écologique qu’énergétique. Dan Lert, adjoint à la transition écologique de la mairie de Paris, se dit « scandalisé » par une telle pratique, qu’il qualifie d’« aberration environnementale » en ces temps d’« urgence climatique et de crise énergétique ».L’adjoint souligne également le rôle des collectivités territoriales: alors que Lyon, Bourg-en-Bresse et Besançon ont pris la même décision la semaine dernière, aucune mesure similaire n’a été décrétée au niveau national par l’État. Dans Le Parisien, il rappelle que «la Convention citoyenne pour le climat avait proposé cette mesure et que contrairement à son engagement, le gouvernement n’a pris aucun décret».« Nous prenons nos responsabilités »oppose-t-il, pour revendiquerque Paris, dirigée par la maire PS Anne Hidalgo, est en première ligne dans la lutte contre le dérèglement climatique.
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