L’épisode caniculaire du lundi 18 et mardi 19 juillet a été le dernier rappel en date d’à quel point les espaces urbains étaient difficilement supportables en cas de pics de chaleur. La municipalité de Paris entend prendre les choses en main et mettre en place la « ville de demain », adaptée à l’évolution du climat.
La canicule s’achève enfin ce mercredi, après avoir atteint les 40,5 degrés à Paris, le deuxième record de température de la ville depuis 1947. En à peine deux jours, elle a causé de nombreux dégâts, entre départs de feux de forêts à répétition et importants problèmes de transports en commun. Les différentes communes d’Île-de-France ont déclenché leur plan canicule : ouverture des espaces verts toute la nuit, salles municipales climatisées, accès gratuit aux piscines municipales et autres espaces de baignade, dispositifs de contact et d’aide aux personnes vulnérables et isolées. Malgré cela, les Franciliens ont cherché tous les moyens pour se rafraîchir : les infractions potentiellement dangereuses se sont multipliées dans toute la région, que ce soient des baignades dans des zones interdites ou du « street pooling », c’est-à-dire l’ouverture de bornes incendies pour s’amuser avec l’eau.
« Il faut changer notre rapport à la ville »
Ce genre d’épisodes de chaleurs extrêmes, déjà le deuxième du mois de juillet 2022, est voué à se répéter de plus en plus fréquemment, et la réaction des Franciliens ces derniers jours a montré l’insuffisance des dispositifs actuels. C’est pourquoi la mairie de Paris a décidé d’agir pour construire une ville plus vivable dans les conditions du changement climatique. « Il faut changer notre rapport à la ville » alerte Alexandre Florentin, conseiller de Paris. La municipalité a donc lancé le plan « Paris Frais » avec des mesures d’aménagement urbain d’ampleur, à réaliser d’ici à 2026, date de la fin de la mandature d’Anne Hidalgo.
« Le meilleur moyen de rafraîchir la ville, c’est les arbres »
Le plan d’action contre les îlots de chaleur urbains se concentre principalement sur 3 aspects. Le plus important, la végétalisation : les arbres créent à la fois de l’ombre et absorbent une partie des radiations solaires, permettant de gagner une quinzaine de degrés. L’objectif est donc de planter 170 000 arbres et d’installer des ombrières en bois là où il n’est pas possible d’en planter. Le deuxième axe consiste à multiplier des points d’eau et les rendre accessibles à la baignade, comme il l’a été fait samedi 16 juillet pour le canal Saint-Martin après son nettoyage. Le troisième point concerne la perméabilisation des sols. La ville souhaite remplacer le goudron par des matériaux plus clairs et qui renvoient moins la chaleur sur les chaussées et trottoirs, ainsi que débitumer et végétaliser 100 hectares pour laisser passer l’eau de pluie. Les matériaux des murs et des toits sont également concernés, avec des revêtements différents et la végétalisation de 150 hectares de toits.
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